Akènes, ouverture céleste — Oriane Bajard
Des objets non identifiés faisant écho à des corolles, akènes de pissenlit prêtes à s’élever, fleurs sans cœur, invitent le randonneur à venir immerger sa tête à l’intérieur de cette corolle. Cet « acteur » se trouve isolé, le regard porté vers le ciel, avec une perspective vertigineuse vers la cime des grands arbres. Un paysage que l’on oublie d’observer, les yeux plutôt dirigés vers le sol lors de nos marches. On se questionne devant cette mise en scène surprenante, sur la position du randonneur, à la fois comme faisant partie de cet écosystème tout en étant observateur de cette nature qui le submerge.
Dissémination éruptive — Yoann Crépin
Une espèce végétale d’un nouveau genre évolue dans la forêt. En son cœur une multitude d’éléments semblent jaillir des profondeurs de la terre et se disséminent dans tout l’espace environnant.
Des anneaux en suspension qui tournent en vrille sur eux-mêmes au moindre souffle de vent dessinent une sphère protectrice autour d’une graine. Ce sont toutes des graines d’arbres caractéristiques de la région. Toutes sauf une variété non identifiée. Ainsi jaillissent de l’orifice glands de chêne, feignes de hêtre, noisettes, ailes de conifères…
D’après certains scientifiques cela pourrait être une stratégie mise en place par Mère Nature pour renforcer la biodiversité…
Effet papillon — Alice et David Bertizzolo
L’effet papillon est une théorie selon laquelle un battement d’ailes de papillon au Brésil peut provoquer une tempête au Texas.
L’observation des écosystèmes est la clé de la préservation de la nature. Nous savons aujourd’hui que les insectes indispensables à l’écosystème tendent à diminuer drastiquement, tels les papillons. Cela est dû entre autres à l’urbanisation ou au réchauffement climatique, c’est précisément cela un « effet papillon » négatif.
L’œuvre souligne l’importance de la protection du vivant et de la conscience écologique : certains papillons sont en voie de disparition dans le Sancy. Ils comptent parmi les meilleurs bios indicateurs témoignant de la santé des écosystèmes.
Les fleurs des bois — Atelier Laps
Les fleurs des bois tressés flottent sur le lac et offrent un reflet identique. Cette idée fait hommage à la légende locale du « Bon géant qui aimait les fleurs ». Grâce à l’énergie puissante de la mémoire de la terre, la nature est généreuse pour créer des fleurs géantes, le rêve du géant de respirer et sentir le parfum des fleurs (à sa taille) se réalise.
Le rire des fées — Victor Yvin
Un jaillissement de lignes tendues vers le ciel perce l’horizon. Mats élancés, hérissés, comme suspendus, sont solidement arrimés au sol par une toile de filins métalliques. Ils délimitent une clairière qui attire les pas du passant au centre d’une ronde géométrique. Le paysage de la Chaîne des Puys est découpé en fines lamelles par le faisceau des perches. A l’extrémité de chacun de ces traits sonne une minuscule clochette, re-jouant pour quelques mois l’ancien concert de rires sauvages des fées d’Auvergne .
Cette oeuvre est installée au Puy de Combegrasse, sur la Chaîne des Puys -Faille de Limagne, dans le cadre de l’anniversaire des un an de l’inscription de ce territoire au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Léviathan — Camille Bellot et François Pottier
Léviathan représente la mâchoire d’un monstre géant faisant référence à la légende du même nom : dans les légendes anciennes, l’apparition du Léviathan renvoie à l’idée de cataclysme proche et imminent : créature aquatique monstrueuse et inquiétante, sa gueule béante mi-crocodile mi-poisson est capable d’avaler les âmes qui la traversent, lieu de passage, et porte vivante vers les Enfers. Traverser la passerelle prend alors un sens différent, passage obligé malgré l’idée d’un danger imminent.
L’or bleu — Collectif Time Maker’s
2027, les stations-service, modèles de la société de consommation, sont devenues le symbole d’une mesure d’urgence. La crise pétrolière de 2022 et les événements dramatiques qui ont suivi ont raréfié les réserves en pétrole, condamné les terres fertiles et multiplié les phénomènes climatiques. Le modèle économique de ces dernières années a contraint le pays à un contingentement de ses ressources, au respect d’une réglementation drastique. L’eau, indispensable à la survie quotidienne, doit désormais être rationnée. Pour la récupérer, allez dans une station de montagne, là où persistent quelques réserves naturelles non polluées et pompez votre ration.
Orée — Maël Nozahic
Orée fait référence à la légende locale du loup de Courlande. Une meute de loups dorés sort du bois, nous annonce que l’animalité, la sauvagerie envahit notre monde ou que tout simplement, la nature reprend ses droits. Ces loups fantastiques provoquent tout autant la fascination que la répulsion et questionnent sur la place de l’homme et de l’animal. Dans la légende, la bête est terrassée par une enfant et promet de ne pas sortir de la forêt : on peut y voir métaphoriquement que finalement l’homme et l’animal peuvent vivre ensemble si chacun respecte le territoire de l’autre.
Résonnance — L’atelier bleu
Résonance est une mystérieuse installation octogonale qui, par une succession de miroirs, vient refléter l’orée du bois. L’œuvre invite à traverser les limites spatiales et temporelles de la clairière pour prendre le temps de se questionner face à l’infini. Un bois dans le bois. Une mise en abyme qui entraine dans une promenade circulaire. L’exploration se conclut par la découverte, au cœur de la structure, de nouvelles surfaces réfléchissantes pour plonger cette fois dans l’immensité du ciel du massif du Sancy.
Trou de vert — Collectif Ma.Gy
Trou de vert dialogue avec les éléments naturels afin de montrer leur puissance et comment, en les écoutant, on peut en faire des outils pour semer la nature dans nos villes, depuis le riche berceau qu’est le Sancy.
A la rencontre de la Dore et de la Dogne, lieu atypique entre monde sauvage et espace aménagé par l’homme, le vortex puise son énergie dans la nature. Le tourbillon emmène avec lui ses bombes de graines, ses semences et sa biodiversité pour les offrir à nos villes. Vous aussi participez en déposant votre propre plante dans le trou de vert !